The Mudcat Café TM
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Posted By: Bob the Postman
04-Jul-11 - 11:10 PM
Thread Name: Lyr Add: Où vas-tu, mon petit garçon? (Acadian)
Subject: RE: Lyr Add: Où vas-tu, mon petit garçon? (Acadian)
Subsequent to its appearance in 1946's "Alouette", Barbeau republished "Ou Vas-Tu, Mon Petit Garcon" in a book entitled "En Roulant Ma Boule", along with the following notes:

Destinee a la jeunesse, cette chanson d'ecole est unique. Seule de son espece en son pays, la Cadie, elle est tout bonnement mysterieuse comme la parole de Dieu qu'elle evoque, elevee comme 1'arbre dont elle percoit le profil centre le firmament, ondoyante comme les bles d'or qui chaque annee invitent la moisson, fataliste autant que 1'existence. Elle touche au probleme de la vie et; sans sembler 1'effleurer, offre sa solution simpliste : «Je m'en viens, tu t'en vas, nous passons!» Cette solution, propice a 1'humble foule, se refugie inevitablement dans la foi; elle chante I'Ave Mans Stella, sur une rive sauvage et tourmentee.
Partout, cette chansonnette symbolise le peuple qui 1'a gardee en son sein, a la face blafarde de la dispersion et du malheur d'antan. En depit de tout, elle conserve un rayon de soleil, de confiance en 1'avenir, de permanence, puisqu'elle recommande de cultiver les champs et de nourrir femme et enfants.
C'est pourquoi tout enfant canadien devrait bien 1'accueillir, avec son air joli, sur les levres memes de sa mere, qui prevoit la ronde a 1'ecole. Oil vas-tu, mon petit gargoni comporte une lecon hereditaire, depuis que, il y a des siecles, cette chanson a quitte la mere patrie. Elle enchasse un souvenir delicieux: celui des chataignes et des poiriers, inconnus du terroir de la Cadie qui les nomme sans les posseder.
A qui, de plus, s'occupe de folklore, cette ronde didactique ou moralisante offre des vers de prosodie populaire de 7 pieds, a desinences masculines et cherchant a s'accoupler sans toujours y arriver — ce qui est probablement du a des accrocs dans la seule version retrouvee jusqu'a maintenant. Son refrain explicatif est bipartite : la premiere moitie est interieure et la seconde, finale. Sa melodie est en majeur, ce qui lui conserve un air serein, presque joyeux.
Nous la devons a 1'abbe Arsenault, cure de Mont-Carmel, qui la tenait de sa mere, et a 1'abbe Theodore Gallant, cure de Sturgeon, qui en nota la melodie. Ces deux pretres cadiens m'ont communique, en 1924, une pre-cieuse collection manuscrite de chansons cadiennes comprenant un repertoire d'environ 120 pieces traditionnelles.