The Mudcat Café TM
Thread #128220   Message #3921522
Posted By: GUEST,Phil d'Conch
02-May-18 - 12:05 AM
Thread Name: The Advent and Development of Chanties
Subject: RE: The Advent and Development of Chanties
Posted the Combes reference here:

CHANTER, fr. v. a. (De l'ital. ou du lat. Cantare.) (Angl. Song [To]; bas bret. Kana; rus. ??????? [Trioukate].) La marine antique avait l'Hortator (V.) et le Svmplioniaque, dont la voix ou la flûte donnait le mouvement aux rameurs pour obtenir une action simultanée et une nage au besoin courte ou allongée, lente ou précipitée. Le rhythme vocal ou instrumental avait pour effet de soutenir les matelots dans leur travail, et de les encourager tant que durait l'action fatigante à laquelle ils prenarent part. Nous ignorons quand la flûte du symphoniaque disparut; mais nous savons qu'au moyen âge le comité, armé d'un bâton qui n'était pas sans rapport avec celui du Portisculus (V.), était aussi muni d'un sifflet qui donnait le signal aux rameurs, et leur commandait toutes les manoeuvres. Le sifflet et le bâton restèrent sur les galères tant que vécurent ces navires. A la fin du XVIII siècle, les galères furent réformées; mais le sifflet (V.) avait été introduit à bord des vaisseaux ronds, où il communiquait les commandements aux matelots. En même temps que lui, et même avant lui sans doute, le chant de l'Hortator avait passé des navires à rames sur les autres vaisseaux, et chaque bâtiment avait, non pas peut-être un Céleuste à gages pour Chanter dans les manœuvres de force, mais un Chanteur volontaire (rus. ???????????. [Trioukalchtchik]) qui, toutes les fois qu'on voulait hisser un corps d'un poids considérable, haler un cordage qu'il fallait roidir, ou faire toute autre opération du même genre, donnait le signal d'ensemble à l'aide d'un certain cri, d'un certain Chant, répété quelquefois par tous ses camarades.

Ce Chant (angl.-sax. Soe-leoð; chin. Pang) s'est perpétué traditionnellement, et il est encore d'usage à bord des navires du commerce, qui, en général, ont des équipages peu nombreux , obligés de ne rien perdre de leurs forces. Sur les bâtiments de guerre, les Chants ont été supprimés; le sifflet, le tambour et le fifre les remplacent à l'avantage de la discipline, qu'on a basée en partie sur le silence observé pendant la manoeuvre. Dans les arsenaux, les ouvriers, les forçats Chantent pour cercler les mâts, et pour faire les autres opérations qui veulent des efforts simultanés.—V. ?e?e?st??, ?e?e?µa, ?at??at?. — Voici un passage du Voyage en Egypte et en Nubie, par M. Edmond Combes (1846), qui prouve que la tradition antique du Céleusme ou Chant d'en couragement s'est perpétuée dans la marine arabe de la mer Rouge: « Les matelots ne mettent jamais la main à l'œuvre sans Chanter, ou plutôt sans réciter des espèces de litanies sur un rhythme très-monotone, mais qui paraissent les exciter beaucoup. Il en est qui , pour s'encourager, expriment des vœux essentiellement matériels dans un chant improvisé, et l'espoir de voir ces vœux exaucés redouble leur ardeur: « Allah! Allah! fais-moi l'époux d'une esclave blanche,» s'écrie le matelot noir; et tous les autres répètent son refrain avec des transports frénétiques, et les manoeuvres s'exécutent avec plus de promptitude et de vigueur. »M. J.-J. Ampère, dans ses Voyage et recherches en Egypte et en Nubie (Revue des Deux Mondes, t. XIX [15 juillet], p. 215), s'exprime ainsi sur le Céleusme des navigateurs du Nil: — « Les matelots» (des canges, sur le Nil)« Chantent perpétuellement; toutes les fois qu'ils ont à ramer, le Chant est pour eux une nécessité. Ils entonnent alors une sorte de litanie qui marque la mesure, et leur permet de combiner leurs efforts. Cet usage, fondé sur un besoin naturel, paraît bien ancien en Egypte. Dans une représentation qu'on a trouvée deux fois répétée dans ce pays, et qui montre un colosse traîné par un très-grand nombre de bras, on voit un homme qui frappe des mains pour diriger le travail, et paraît Chanter.»

[Glossaire Nautique. Répertoire Polyglotte de Termes de Marine Anciens et Modernes, Par A. Jal, (Paris, Chez Firmin Didot Fréres, Libraires-Éditeurs, Imprimeurs de L'Institut de France, 1848, p.455)]